FIELD Ont., Samedi le 6 janvier 1951 Numéro 36 5 SOUS
CONSERVONS NOTRE VISAGE FRANÇAIS
De ce temp-ci tout le monde fait des résolutions. II y en a qui promettent de ne plus boire - - d'autres prennent la résolution de ne plus jurer, ce qui est fort louable, j'autres se promettent d'être plus charitables, plus justes. Ces sentiments sont sans doute motivés par l'esprit chrétien qui nous animent aurant la période des fêtes. Nous formulons les voeux que toutes ces promesses soient sincères.
Il y aurait d'autres résolutions d'un orare pas aussi spirituel mais qui méritent d'être soulignées, notamment celle de conserver notre visage français, en d'autres termes, de rester ce que nous sommes. Dernièrement un quotidien français du Québec reproduisait la lettre d'un franco-américain; Il déplorait le fait que la province de Québec avait perdu son caractère essentiel - elle ne présentait plus l'aspect français.
Cela s'applique en grande partie à notre village où il existe une forte majorité de canadiens français. Quand il se présente des étrangers pourquoi ne pas s'adresser en français? Il ne faut pas avoir honte de notre langue. Les gens d'en dehors en particulier les touristes viennent ici pour voir quelque chose de différent, pour entendre quelque chose de différent. C'est précisément ce qui les intéresse. Au cas contraire ils ne se donneraient pas la peine de partir de leur propre ville si toutes les expressions, coutumes, etc., sont familières.
Il semble qu'au point de vue national ça serait une merveilleuse résolution à prendre. Que toutes les places de commerce s'affiche on français, qu'on leur servent des mets français, qu'on s'applique à leur faire connaître la pensée canadienne-française, que nos jeunes en particulier s'appliquent à parler français.
Les étrangers après ce contact avec la vie canadienne française ne garderont qu'un bon souvenir de notre village et se feront un point d'y revenir. Ils apprendrons à nous connaître de plus en plus. Ce contact dis-je sera le point de rapprochement des deux grands groupes ethniques de notre pays et contribuera à une plus grande compréhension et par la suite une plus grande ço-opérâtion mutuelle. II ne s'agit pas de s'imposer mais simplement de rester ce que nous sommes, canadiens français
(FLAVIEN)