Nipissing Ouest-Notre histoire

Le Courrier Paroissial 86

Description
Médias
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Type d'élément
Newsletters
Description
Un journal local qui décrit les affaires et opinions des habitants de Field, ON. / A local newspaper describing the events and opinions of the citizens of Field, ON.
Date de l'original
October 1954
Sujet(s)
Collection
Société historique de Field
Langage de l'élément
French
Couverture géographique
  • Ontario, Canada
    Latitude: 46.50009 Longitude: -79.96637
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Détenteur du droit d'auteur
Société historique de Field
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Fax: 705-753-2131
Texte intégral

- - LE SAVOIR-VIVRE ET LE LAISSER-FAIRE - -

Souvent je me suis demande ce qu'il adviendrait des graves conférences internationales, des pourparlers entre plénipotentiaires où se décide le sort de l'univers, sans cette cérémonieuse étiquette, sans cet échange de civilités, sans cette réserve de bon aloi qu1impose un code de bienséance et de courtoisie. Car c'est lui, ce code, qui crée l'atmosphère dans laquelle doivent se dérouler des discussions longues et ardues sur des sujets extrêmement épineux. Grâce à la politesse, ennemie du bruit, de la brutalité, des brusqueries de toutes sortes, de ces coups de bélier que sont les attaques directes et les interpellations malveillantes, les passions les plus violentes, les intérêts les plus âpres et les plus opposés, les inimitiés les plus profondément ancrées et les plus soigneusement entretenues s'affrontent sans risque d'éclats. Le bon ton, qui a horreur des débordement malséants, empêche la colère de lancer ses grenades; il s'oppose comme une digue au flot, bouillonnant intérieurement, des remarques acerbes et des provocations dangereuses. Il prévient les accidents de frontière entre les individus comme entre les Etats. Les revendications les plus exigeantes tout comme les oppositions les plus catégoriques s'émettent autour de ces tables rondes sur un ton modéré. Chacun parle à son tour et l'on y discute d'engins nucléaires, c'est-à-dire de toutes questions explosives, avec flegme et pondération.

Et lorsque ces diplomates se retrouvent à quelque dîner officiel ou à quelque réception mondaine, les mêmes usages du monde le même savoir-vivre préside à leurs entretiens. Le jeu léger des échanges polis, des plaisanteries de bon goût, des allusions subtiles, voile, comme un écran transparent et pourtant plus réellement protecteur qu'ur rideau de fer, les sentiments parfois incandescents et volcaniques des hommes d'Etat.

Combien il serait souhaitable qu'à tous les échelons de notre société se pratiquent ces manières déférentes, cette tenue correcte, qui dans les cercles diplomatiques sont de rigueur et qui ont d'innombrables fois sauvé la situation et préservé la paix du monde. Car si, au sommet de la pyramide sociale, quelques grands seigneurs raffinés et policés brident l'agressivité au point de régler pacifiquement des différends qui, autrement, coûteraient du sang, rien de fait, n'empêche tous et chacun clé nous de les imiter et d'apporter dans nos petites existences les mêmes précautions diplomatiques à éviter des conflits et une atmosphère pénible qui gâchent les relations entre humains.

Je crois voir dans la tolérance excessive

qu'on nommerait plus justement le laisser-faire, et qui marque notre temps, un des malheureux effets de l'esprit démocratique mal entendu. Il existe de nos jours une sorte de revanche de l'individu sur le groupe social. Inconsciemment sans doute, chacun s'émancipe plus ou moins et réclame un espace vital qui souvent empiète sur celui du voisin.

Les voyageurs qui n'ont pas de voiture automobile à leur commande et qui, pour déplacer, prennent le train, en savent quel que chose. Tous les inconvénients d'une trop familière promiscuité leur sont imposés. Incommodés par le tabac entêtent du cigare de leur voisin, par le sans-gêne de ceux qui prennent leurs aises, ouvrent ou ferment a leur guise portes ou fenêtres, se déchaussent,-— ceci est apparemment passé dans les moeurs d'un grand nombre! — ou débordent de leur compartiment, ennuyes par les indiscrétions multiples de leurs compagnons de route, ils n'ont d'autre ressource que de pester intérieurement contre les inconvénients du transport en commun. J'en parle ici, parce que c'est d'abord un fait d'expérience quotidienne, et surtout parce que, sous ce rapport, la jeunesse est tout-particulièrement envahissante.

Pour être juste, je dois dire que les jeunes filles ne sont pas en cause, dans la généralité des cas. Et c'est bien ce qui me porte à signaler aux éducateurs des collèges et à ceux des foyers cette tolérance inexplicable et nombre de fois constatée, à l'égard des garçons.

Chez nous, dans beaucoup de milieux, on imagine à tort qu'une certaine rudesse est le signe certain de la virilité. Or, en tolérant ce manque absolu de savoir-vivre, on entretient, — étrange à dire, — chez le jeune homme, ce complexe de supériorité masculine auquel cent autres procédés soi-disant éducateurs le portent dejàet qui joue finalement au détriment de son propre avancement comme a celui des relations entre les sexes.

C'est aller loin, dites-vous? C'est allé au fond aes choses tout simplement. A notre époque où presque toutes les relations sociales se ramènent à une question de service, il est de la plus haute importance de soigner à la fois son apparence extérieure et sa façon d'aborder...les autres! Nos am-

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